Les HAHAMIMS DE LA FAMILLE SERERO
L'histoire juive Marocaine est le plus souvent représentée sous un angle
historique ou géographique, alors que leur vie familiale est analysée par des
historiens sociaux peu nombreux. Les Juifs Marocains ont toujours été fiers de
leurs familles et de leur aïeux et se valorisent par leurs origines. Ce mémoire
est un aperçu d'un bon exemple d'une telle famille : les Séréro de la
ville impériale de Fés .La famille eut ses nobles origines à Fès en 1491.
Actuellement, elle s'est répandue dans plusieurs pays, notamment le Maroc, le
Canada, la France, Israël, la Suisse et les Etats -Unis. Au cours de mes
recherches, j'ai pu contacter 26 descendants de la famille dans six pays .La
majorité de ces descendants vivent en Israël, en Suisse et en France.
L'orthographe du nom Séréro a subi des modifications linguistiques ou a été
modifiée par l'immigration ou des hébraïcismes.
Les Séréro sont parmis les plus éminents des « Mégurashim » ceux
qui ont quitté l'Espagne. Certains prétendent que le nom est une déformation
de Serranos , les habitants des Sierras d'Espagne. D'autres prétendent que le
nom a son origine dans la ville de Siero au Nord du pays. D'autres encore, les
Abbou , prétendent que Séréro vient du mot espagnol « estero » qui veut
dire tresseur. En fin de compte, l'origine du nom échappe aussi bien à
1'historien qu'aux descendants.
L'histoire Marocaine des « Hahamims » de la famille Séréro a ses débuts
à l'arrivée du Rabbin David SERERO et à celle d'autres « Mégurashims
» (ou exilés) dans la ville Impériale de Fès. La famille Séréro a connu la
prospérité sous David Séréro. Une tradition de contrats matrimoniaux entre
la famille Séréro et la famille Sarfati, « Abo Mégurashim », fut étab1ie.
La famille Sarfati ou Hasarfati (voulant dire les Français) prétendent
remonter à Rabenou Tarn, et donc à Rashi. Le Rabbin Vidal Hasarfati ,
auteur de « Sof Debash » régla en accord avec David Séréro , cette alliance
matrimoniale qui dura jusqu'au 19ème
siècle.
La mort certaine qui attendait les habitants de Fès et les dangers éventuels
d'évasion résulta en de nombreux suicides. Vers la fin de cette période, 10
à 20 Juifs mouraient par jour.
Un jeûne fut déclaré pour le Samedi 2 Kislev 1606, malgré sa prohibition
pendant le Shabbat. Le 20 Adar Il, de la farine arriva à la ville, mais il yen
eut trop peu. Le 28 Adar II, le Rabbin Jacob Benatar mourut de faim ainsi que près
de 3000 personnes, aussi plus de 2000 se sont convertis. Le Rabbin Saül écrivit
« Urim V Tunim » en 1608 et le modifia en 1610 pour opposer cette tendance
vers la conversion. Le manuscrit resta entre les mains de la famille Abensur. Saül
Séréro I écrivit aussi un livre d'histoire « Debrei Hayamim » qui resta
dans l'état de manuscrit .